Les évènements sportifs internationaux doivent intégrer l’impératif environnemental

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Alors que les Jeux Olympiques d’hiver se terminent, à Pékin, de plus en plus de voix s’élèvent pour
imposer un changement de paradigme, un changement de gouvernance. Il faut que le volet
écologique soit placé au même niveau que le volet sportif, que les organisateurs s’imposent un
véritable devoir de respectabilité environnemental. Il en va de l’avenir des grandes compétitions
sportives.


Paris 2024 a déjà prévenu. Les prochains Jeux Olympiques d’été, qui auront lieu en août 2024, seront
les premiers Jeux à neutralité carbone, autrement dit sans aucun excès de consommation de Co2.
C’est en tout cas l’ambition des organisateurs, et la communication ne cesse d’être faite dans ce
sens. Après que la mairie de Paris a imposé le retrait du sponsor principal Total, jugé peu en accord
avec ce devoir de respectabilité environnemental, le comité d’organisation a affiché des
constructions et des investissements allant dans le sens du progrès écologique : des matériaux peu
polluants, la réutilisation de nombreuses infrastructures, l’usage de goodies recyclés, la récupération
permanente, etc.
On ne peut qu’applaudir ces annonces et se demander pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt voire
pourquoi cela n’est pas une habitude ancestrale. Car il est devenu évident que la contrainte
environnementale est devenue prégnante, que les contrôles des niveaux de pollution et des
émissions de gaz à effet de serre sont devenus la norme. Aujourd’hui, faire des Jeux, tout comme
n’importe quelle autre compétition sportive d’envergure internationale, c’est aussi construire
l’avenir, éviter les gabegies économiques et, surtout et avant tout, les gabegies environnementales. Il
faut tout à la fois s’assurer du bien-être des populations actuelles tout en garantissant le bien-être
des générations futures, c’est la définition précise du développement durable.
Chose qui, jusqu’ici, n’avait pas vraiment été respectée. Il y a un certain temps, peu se préoccupait
des problématiques écologiques ou économiques et beaucoup estimait que les JO ou les Coupes du
Monde étaient l’occasion d’une démonstration de force, quitte à dépenser sans compter, à coup de
milliards et de destruction d’écosystèmes. On rasait des forêts, on émettait des polluants sans se
préoccuper de la suite. Ce qu’il fallait c’est marquer son monde et afficher sa toute-puissance. Sauf
que maintenant, ce paradigme a changé.
Les citoyens ne veulent plus d’évènements illogiques et anachroniques. Ils imposent à ce que la
chose soit concorde avec son époque, avec le devoir de respectabilité environnemental. Tout doit
être réfléchi pour réduire la facture économique et écologique, tout doit être fait pour atteindre la
neutralité carbone et respecter les normes environnementales. Certes, il a fallu passer par la coupe
du monde au Qatar, en 2022, ou les Jeux Olympiques de Pékin, de la même année, pour commencer
à faire bouger les lignes.
Avec ces compétitions, les critiques ont été tenaces. On a soulevé les stades climatisés, les millions
de litres d’eau utilisés pour la neige artificielle, les forêts et les réserves naturelles rasées pour faire
place à des infrastructures sportives, les dépenses folles en matière structurelle, sans aucun garantie
de récupération et de réhabilitation. Et c’est précisément parce qu’on a cité ces éléments que les
choses changent, que les organisateurs prennent conscience de ce devoir moral et imposent
dorénavant, dans les dossiers de candidature, le respect de norme environnemental.
Paris l’a très bien compris. Tant à la fois pour des raisons d’image, ce que cela va renvoyer au monde
entier, que pour un intérêt humain, le choc climatique est à nos portes, les Jeux Olympiques seront
neutres et respectables écologiquement parlant. Le CIO a ouvert la voie à une nouvelle façon de
faire, a souligné la qualité et la rigueur d’une telle candidature. Paris a imposé une nouvelle
jurisprudence : pour que ces grandes événements se maintiennent et soient toujours autant

populaires, toujours acceptés, il faut assurer un qualité environnemental certaine et afficher une
neutralité carbone pleine. Espérons que grâce à Paris, on ne découvre plus de compétitions iniques,
avec des infrastructures couteuses, polluantes et abandonnée quelques mois après, qu’on ne
découvre plus des forêts rasées sous l’autel du sport, des écosystèmes détruits dans le seul intérêt du
plaisir courtermiste. Tout le monde doit prendre conscience d’un tel changement de paradigme, tout
le monde doit accepter l’évidence, on ne peut plus continuer comme cela, on ne peut plus faire
comme si le dérèglement climatique n’existait pas et qu’il ne servait à rien de se plaindre.
Au contraire, il faut en prendre conscience et travailler en grande intelligence, afin d’assurer à la fois
le plaisir du sport et des compétitions, du spectacle et du divertissement, tout en s’assurant de la
durabilité du système et du respect de nos conditions d’existence présentes et de celles des
générations futures.
C’est faire du sport un enjeu de développement durable, tout simplement.

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